Suites numériques en Première (spécialité maths) : Cours complet et exercices corrigés

Programme officiel 2024 : modélisation, algorithmique et applications concrètes (définitions, formules, Python)

Ce chapitre fondamental forme le socle de l’analyse mathématique au lycée, avec des applications en économie, biologie et informatique. Conforme au programme de l’Éducation nationale, il permet de maîtriser les outils nécessaires pour modéliser des phénomènes évolutifs et anticiper les enjeux des programmes de Terminale.

📚 Contenu clé du programme

  • Définitions structurantes : suites explicites vs récurrentes, vocabulaire (termes, raison)
  • Suites arithmétiques/géométriques : raison, formules explicites, calcul de sommes
  • Variations et limites : méthodes d’analyse graphique et algébrique
  • Algorithmique : implémentation de suites sur Python/tableurs
  • Exercices types Bac : problèmes contextualisés (prêts bancaires, suites imbriquées)

I – Définition d’une suite

Définitions

Une suite u associe à tout entier naturel n un nombre réel noté u_{n}.

Les nombres réels u_{n} sont les termes de la suite.

Les nombres entiers n sont les indices ou les rangs.

La suite u peut également se noter (u_{n}) ou (u_{n})_{n\in \mathbb{N}}

Remarque

Intuitivement, une suite est une liste infinie et ordonnée de nombres réels. Ces nombres réels sont les termes de la suite et les indices correspondent à la position du terme dans la liste.

Exemple

Par exemple la liste 1,6 ; 2,4 ; 3,2 ; 5 ; … correspond à la suite (u_{n}) suivante :

u_{0}=1,6 (terme de rang 0)

u_{1}=2,4 (terme de rang 1)

u_{2}=3,2 (terme de rang 2)

u_{3}=5

Remarque

Ne pas confondre l’écriture (u_{n}) avec parenthèses qui désigne la suite et l’écriture u_{n} sans parenthèse qui désigne le n-ième terme de la suite.

Définition

Une suite est définie de façon explicite lorsqu’on dispose d’une formule du type u_{n}=f\left(n\right) permettant de calculer chaque terme de la suite à partir de son rang.

Exemple

La suite (u_{n}) définie par la formule explicite u_{n}=\dfrac{2n+1}{3} est telle que

u_{0}=\dfrac{1}{3}

u_{1}=\dfrac{3}{3}=1

u_{100}=\dfrac{201}{3}=67

Définition

Une suite est définie par une relation de récurrence lorsqu’on dispose du premier terme et d’une formule du type u_{n+1}=f\left(u_{n}\right) permettant de calculer chaque terme de la suite à partir du terme précédent..

Remarque

Il est possible de calculer un terme quelconque d’une suite définie par une relation de récurrence mais il faut au préalable calculer tout les termes précédents. Comme cela peut se révéler long, on utilise parfois un algorithme pour faire ce calcul.

Exemple

La suite (u_{n}) définie par la formule de récurrence

\left\{ \begin{matrix} u_{0}=1 \\ u_{n+1}=2u_{n} – 3 \end{matrix}\right.

est telle que :

u_{0}=1

u_{1}=2\times u_{0} – 3=2\times 1 – 3= – 1

u_{2}=2\times u_{1} – 3=2\times \left( – 1\right) – 3= – 5

etc…

II – Représentation graphique d’une suite

Définition

La représentation graphique d’une suite (u_{n}) (n \in \mathbb{N}) dans un repère du plan, s’obtient en plaçant les points de coordonnées \left(n ; u_{n}\right) lorsque n parcourt \mathbb{N}

Exemple

Pour représenter la suite définie par u_{n}=1+\dfrac{3}{n+1} on calcule:

u_{0}=4

u_{1}=\dfrac{5}{2}

u_{2}=2

u_{3}=\dfrac{7}{4}

etc.

et on place les points de coordonnées : \left(0 ; 4\right) ; \left(1 ; \dfrac{5}{2}\right) ; \left(2 ; 2\right) ; \left(3 ; \dfrac{7}{4}\right); etc.

Représentation graphique d'une suite numérique exemple de cours maths

Représentation graphique de la suite définie par u_{n}=1+\dfrac{3}{n+1}

III – Sens de variation d’une suite

Définitions

On dit qu’une suite (u_{n}) est croissante (resp.décroissante) si pour tout entier naturel n :

u_{n+1} \geqslant u_{n} (resp. u_{n+1} \leqslant u_{n})

On dit qu’une suite (u_{n}) est strictement croissante (resp.strictement décroissante) si pour tout entier naturel n :

u_{n+1} > u_{n} (resp. u_{n+1} < u_{n})

On dit qu’une suite (u_{n}) est constante si pour tout entier naturel n :

u_{n+1} = u_{n}

Remarques

  • Une suite peut n’être ni croissante,, ni décroissante, ni constante. C’est le cas, par exemple de la suite définie par u_{n}=\left( – 1\right)^{n} dont les termes valent successivement : 1; – 1; 1; – 1; 1; – 1; etc.

  • En pratique pour savoir si une suite (u_{n}) est croissante ou décroissante, on calcule souvent u_{n+1} – u_{n} :

    • si u_{n+1} – u_{n} \geqslant 0 pour tout n \in \mathbb{N}, la suite u_{n} est croissante

    • si u_{n+1} – u_{n} \leqslant 0 pour tout n \in \mathbb{N}, la suite u_{n} est décroissante

    • si u_{n+1} – u_{n} = 0 pour tout n \in \mathbb{N}, la suite u_{n} est constante.

IV – Notion de limite

Définition

On dit que la suite u_{n} converge vers le nombre réel l (ou admet pour limite le nombre réel l) si les termes de la suite se rapprochent de l lorsque n devient grand.

Exemple de suite convergente vers 3 explication notions mathématiques

Suite convergente vers 3

Remarques

  • Une suite qui n’est pas convergente est dite divergente.

  • La limite, si elle existe, est unique.

Exemples

  • La suite définie pour n > 0 par u_{n}=\dfrac{1}{n}, converge vers zéro

    n 1 2 3 4 5 6 7
    u_{n}=\dfrac{1}{n} 1 0,5 0,33 0,25 0,2 0,17 0,14
  • La suite définie pour tout n\in \mathbb{N} par u_{n}=\left( – 1\right)^{n} est divergente. En effet, les termes de la suite oscillent indéfiniment entre 1 et – 1

    n 0 1 2 3 4 5 6
    u_{n}=\left( – 1\right)^{n} 1 -1 1 -1 1 -1 1
  • La suite définie pour tout n\in \mathbb{N} par récurrence par :

    \left\{ \begin{matrix} u_{0}=1 \\ u_{n+1}=u_{n}+2 \end{matrix}\right.

    est elle aussi divergente. Les termes de la suite croissent indéfiniment en ne se rapprochant d’aucun nombre réel.

    n 0 1 2 3 4 5 6
    u_{n} 1 3 5 7 9 11 13