Nombres Complexes Et Algebre

1. Ensemble des nombres complexes

Théorème et Définition

On admet qu’il existe un ensemble de nombres (appelés nombres complexes), noté \mathbb{C} tel que:

  • \mathbb{C} contient \mathbb{R}

  • \mathbb{C} est muni d’une addition et d’une multiplication qui suivent des règles de calcul analogues à celles de \mathbb{R}

  • \mathbb{C} contient un nombre noté i tel que i^{2}= – 1

  • Chaque élément z de \mathbb{C} s’écrit de manière unique sous la forme z=a+iba et b sont deux réels.

Exemple

\sqrt{5}+\dfrac{1}{2}i , 3i et \sqrt{2} sont des nombres complexes (\sqrt{2} est un nombre réel mais comme \mathbb{R}\subset\mathbb{C} c’est aussi un nombre complexe !)

Remarque

Attention : On définit une addition et une multiplication sur \mathbb{C} mais on ne définit pas de relation d’ordre (comme \leqslant). En effet il n’est pas possible de définir une telle relation qui soit compatible avec celle définie sur \mathbb{R} et possède les même propriétés que dans \mathbb{R}.

Dans les exercices, attention donc à ne pas écrire de choses comme z < z^{\prime}, si z et z^{\prime} sont des nombres complexes non réels !

Définitions

  • L’écriture z = a+ib est appelée la forme algébrique du nombre complexe z.

  • Le nombre réel a s’appelle la partie réelle du nombre complexe z.

  • Le nombre réel b s’appelle la partie imaginaire du nombre complexe z.

  • Si la partie réelle de z est nulle (c’est à dire a=0 et z=bi), on dit que z est un imaginaire pur .

Propriété

Deux nombres complexes sont égaux si et seulement si ils ont la même partie réelle et la même partie imaginaire.

Remarques

  • Cela résulte immédiatement du fait que chaque élément de \mathbb{C} s’écrit de manière unique sous la forme z=a+ib.

  • En particulier, un nombre complexe est nul si et seulement si ses parties réelles et imaginaires sont nulles.

2. Conjugué

Définition

Soit z le nombre complexe z=a+ib.On appelle conjugué de z, le nombre complexe

\overline{z}=a – ib.

Exemple

Soit z=3+4i

Le conjugué de z est \overline{z}=3 – 4i.

Propriétés des conjugués

Pour tous nombres complexes z et z^{\prime} et tout entier naturel n :

  • \overline{z+z^{\prime}} = \overline{z}+\overline{z}^{\prime}

  • \overline{zz^{\prime}} = \overline{z}\times \overline{z}^{\prime}

  • \overline{\left(\dfrac{z}{z^{\prime}}\right)} = \dfrac{\overline{z}}{\overline{z^{\prime}}} pour z^{\prime}\neq 0

  • \overline{\left(z^{n}\right)} = \left(\overline{z}\right)^{n}.

Remarques

  • Par contre, en général, |z+z^{\prime}| n’est pas égal à |z|+|z^{\prime}|. On peut juste montrer que |z+z^{\prime}| \leqslant |z|+|z^{\prime}| (inégalité triangulaire) ;

  • ROC : La démonstration de certaines de ces propriétés a été demandée au Bac 2014.

3. Équation du second degré à coefficients réels

Propriété

Soient a, b, c trois réels avec a\neq 0.

Dans \mathbb{C}, l’équation az^{2}+bz+c=0 admet toujours au moins une solution.

Plus précisément, si on note \Delta son discriminant (\Delta =b^{2} – 4ac) :

  • Si \Delta > 0, l’équation possède deux solutions réelles :

    z_{1}=\dfrac{ – b – \sqrt{\Delta }}{2a} et z_{2}=\dfrac{ – b+\sqrt{\Delta }}{2a}

  • Si \Delta = 0, l’équation possède une solution réelle :

    z=\dfrac{ – b}{2a}

  • Si \Delta < 0, l’équation possède deux solutions complexes conjuguées l’une de l’autre :

    z_{1}=\dfrac{ – b – i\sqrt{ – \Delta }}{2a} et z_{2}=\dfrac{ – b+i\sqrt{ – \Delta }}{2a}.

Exemple

Soit à résoudre l’équation z^{2}+2z+2=0 dans \mathbb{C}

\Delta =4 – 8= – 4

\Delta < 0 donc l’équation admet 2 racines complexes conjuguées :

z_{1}=\dfrac{ – 2 – i\sqrt{4}}{2}= – 1 – i et z_{2}=\dfrac{ – 2+i\sqrt{4}}{2}= – 1+i.

4. Représentation géométrique

Le plan \left(P\right) est muni d’un repère orthonormé \left(O; \vec{u}, \vec{v}\right)

Définitions

A tout nombre complexe z=a+ib, on associe le point M de coordonnées \left(a ; b\right)

On dit que M est l’image de z et que z est l’affixe du point M.

A tout vecteur \vec{k} de coordonnées \left(a ; b\right) on associe le nombre complexe z=a+ib.

On dit que z est l’affixe du vecteur \vec{k}.

Représentation graphique des nombres complexes plan complexe axe réel imaginaire

Propriétés

  • M appartient à l’axe des abscisses si et seulement si son affixe z est un nombre réel

  • M appartient à l’axe des ordonnées si et seulement si son affixe z est un nombre imaginaire pur

  • Deux nombres complexes conjugués ont des affixes symétriques par rapport à l’axe des abscisses

Nombres complexes conjugués symétrie axe réel imaginaire z et z barre

Propriétés

Soient A et B deux points d’affixes respectives z_{A} et z_{B}.

  • l’affixe du vecteur \overrightarrow{AB} est égale à :

    z_{\overrightarrow{AB}}= z_{B} – z_{A}

  • l’affixe du milieu M du segment \left[AB\right] est égale à :

    z_{M}= \dfrac{z_{A}+z_{B}}{2}

Propriétés

Soient \vec{w}\left(z\right) et \overrightarrow{w^{\prime}}\left(z^{\prime}\right) deux vecteurs du plan et k un nombre réel.

  • Le vecteur \vec{w}+\overrightarrow{w^{\prime}} a pour affixe z+z^{\prime} ;

  • Le vecteur k\vec{w} a pour affixe kz.

5. Forme trigonométrique

Définition

Soit z un nombre complexe non nul d’image M dans le repère \left(O; \vec{u}, \vec{v}\right).

On appelle module de z, et on note |z| le nombre réel positif ou nul |z|=\sqrt{a^{2}+b^{2}}.

On appelle argument de z et on note \text{arg}\left(z\right) une mesure, exprimée en radians, de l’angle

\left(\vec{u}; \overrightarrow{OM}\right).

Forme trigonométrique nombres complexes module argument cercle trigo origine M

Propriétés des modules

Pour tous nombres complexes z et z^{\prime} :

  • |z|^{2} = z\times \overline{z}

  • |zz^{\prime}| = |z|\times |z^{\prime}|

  • |\dfrac{z}{z^{\prime}}| = \dfrac{|z|}{|z^{\prime}|} pour z^{\prime}\neq 0

Propriétés des arguments

Pour tous nombres complexes z et z^{\prime} non nuls et tout entier n\in \mathbb{Z} :

  • \text{arg}\left(\overline{z}\right)= – \text{arg}\left(z\right)

  • \text{arg}\left(zz^{\prime}\right)=\text{arg}\left(z\right)+\text{arg}\left(z^{\prime}\right)

  • \text{arg}\left(z^{n}\right)=n\times \text{arg}\left(z\right)

  • \text{arg}\left(\dfrac{z}{z^{\prime}}\right)=\text{arg}\left(z\right) – \text{arg}\left(z^{\prime}\right)

Remarque

En particulier :

  • \text{arg}\left( – z\right)=\text{arg}\left(z\right)+\text{arg}\left( – 1\right) = \text{arg}\left(z\right)+\pi

  • \text{arg}\left(\dfrac{1}{z}\right)=\text{arg}\left(1\right) – \text{arg}\left(z\right) = – \text{arg}\left(z\right)

Théorème et définition

Soit z un nombre complexe non nul de module r et d’argument \theta :

z=r\left(\cos\theta + i \sin\theta \right)

Cette écriture s’appelle forme trigonométrique du nombre z.

Passage de la forme algébrique à la forme trigonométrique

Soit z=a+ib un nombre complexe non nul.

  • r=|z|=\sqrt{a^{2}+b^{2}}

  • \theta =\text{arg}\left(z\right) est défini par :

    \cos \theta = \dfrac{a}{\sqrt{a^{2}+b^{2}}} et \sin \theta = \dfrac{b}{\sqrt{a^{2}+b^{2}}}.

Exemple

Soit z=\sqrt{3}+i.

|z|=\sqrt{3+1}=2

Si \theta est un argument de z :

\cos \theta =\dfrac{\sqrt{3}}{2} et \sin \theta =\dfrac{1}{2} donc \theta =\dfrac{\pi }{6} \left(\text{mod. } 2\pi \right)

La forme trigonométrique de z est donc :

z=2\left(\cos \dfrac{\pi }{6} + i \sin \dfrac{\pi }{6}\right)

Représentation nombre complexe racine de 3 plus i plan argument module

Angle de vecteurs et arguments

Soit A, B et C trois points du plan d’afixes respectives z_{A},z_{B}, z_{C} avec A\neq B et A\neq C :

\left(\overrightarrow{AB};\overrightarrow{AC}\right)= \text{arg}\left(\dfrac{z_{C} – z_{A}}{z_{B} – z_{A}}\right)

ps-cours_nombres-complexes-geometrie-4b27ede1

Remarques

  • Notez bien l’ordre des affixes (inverse de l’ordre des points dans l’écriture de l’angle).

  • Premier cas particulier important :

    A, B et C sont alignés \Leftrightarrow \text{arg}\left(\dfrac{z_{C} – z_{A}}{z_{B} – z_{A}}\right) = 0~\text{ou}~\pi~\left[\text{mod. } 2\pi \right] \Leftrightarrow \dfrac{z_{C} – z_{A}}{z_{B} – z_{A}} \in \mathbb{R}.

  • Second cas particulier important :

    \widehat{BAC} est un angle droit \Leftrightarrow \text{arg}\left(\dfrac{z_{C} – z_{A}}{z_{B} – z_{A}}\right) = \pm \dfrac{\pi }{2} ~ \left[\text{mod. } 2\pi \right] \Leftrightarrow \dfrac{z_{C} – z_{A}}{z_{B} – z_{A}} est un imaginaire pur.

6. Forme exponentielle

Notation

Si z est un nombre complexe de module r et d’argument \theta, la notation exponentielle du nombre z est :

z=re^{i\theta }

Remarque

Ce sont les propriétés des arguments :

  • \text{arg}\left(zz^{\prime}\right)=\text{arg}\left(z\right)+\text{arg}\left(z^{\prime}\right)

  • \text{arg}\left(z^{n}\right)=n\times \text{arg}\left(z\right)

  • \text{arg}\left(\dfrac{z}{z^{\prime}}\right)=\text{arg}\left(z\right) – \text{arg}\left(z^{\prime}\right)

similaires aux propriétés de l’exponentielle qui justifient cette notation.

Exemple

Le nombre – 1 a pour module 1 et pour argument \pi \left(\text{mod. } 2\pi \right). On peut donc écrire :

– 1=e^{i\pi } ou encore e^{i\pi }+1=0.

C’est la célèbre identité d’Euler qui relie 0, 1, e, i et \pi.

Propriétés

Pour tous réels \theta et \theta ^{\prime} :

  • e^{i\theta }\times e^{i\theta ^{\prime}}=e^{i\left(\theta +\theta ^{\prime}\right)}

  • \left(e^{i\theta }\right)^{n}=e^{in\theta }

  • \dfrac{e^{i\theta }}{e^{i\theta ^{\prime}}}=e^{i\left(\theta – \theta ^{\prime}\right)}.